mercredi 14 février 2007

Ilan, mon ami, mon copain...

Mardi 13 février 2007, un an après l’assassinat dans des conditions atroces du jeune Ilan Halimi, 23 ans, Bagneux lui a rendu hommage en organisant une cérémonie du souvenir.
Les jeunes du Conseil Local de la Jeunesse ont dit sept textes, devant plusieurs centaines de personnes rassemblées à l’entrée de l’Hôtel de Ville, en présence du Maire de Bagneux, de la Députée de la circonscription, du Conseiller général de Bagneux, des membres du Conseil municipal, des Maires de Malakoff et Montrouge.
Puis chaque participant a été invité à déposer une bougie au pied d’un arbre ( Ilan signifie arbre en hébreu).

BBJ publie trois des textes lus par les jeunes du CLJ, et un diaporama de la cérémonie.
(Photos : Yves Faven, Mairie de Bagneux)

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« C’est mon ami, c’est mon copain,
Il a disparu un matin… ».
Un an est passé et il nous tardait de parler, de dire qu'il ne faut pas oublier.
Il ne faut pas accepter, il ne faut pas baisser la tête devant la violence, devant l'absurdité de tous les racismes, devant l'intolérable barbarie qui massacre des vies à peine écloses et plonge les familles dans les tréfonds du désespoir.
Le pire serait de se résigner ! Le pire serait de détourner le regard !
Mais comment parler du pire... Ilan en est mort...
«C’est mon ami, c’est mon copain,
Il a disparu un matin…»

« J'ai lu comme vous tous les journaux, les bouquins
et je n'ai rien compris au monde
et je n'ai rien compris à l'Homme. »
Sur les bancs de l'école, dans les livres de classe, j'ai appris cette grande idée d'une République de liberté, une République d'égalité, une République de fraternité. Mais souvent à l'école on m'a dit aussi : « tu n'as pas compris ! ».
Dans les journaux, à la télé, dans la rue, j'ai vu parfois la cruauté, l'indifférence et la haine. Et là aussi, on m’a souvent dit « tu n'as pas compris ! »
Et vous, avez-vous compris ? Avez-vous compris ce qui pousse notre société à écrire sur ses monuments : Liberté, Egalité, Fraternité et à accepter quotidiennement que se développe l'exclusion et la misère, la xénophobie et l'intolérance, le racisme, l'antisémitisme et la haine ?
Ilan, mon frère, dans ton martyr, j'ai enfin appris à ne plus accepter !

« Je connais tous les lieux où la colombe loge
et le plus naturel est la tête de l'homme. »
Je crois en l'Homme et je crois en la fraternité.
Je crois à la paix qui triomphe de la violence.
Je crois à la solidarité qui triomphe de l'indifférence.
Je crois à l'amitié qui triomphe de la haine.
Et ne m'appelez pas naïf ! Car si je n'y croyais pas, Ilan serait alors mort en vain.

1 commentaire:

Philo a dit…

Et merci aux adultes qui ont accompagnés les jeunes du CLJ dans la lecture des textes: Marie-Jo Ehrhard (Club Relais), Jean Brière (CCFD) et Nehza Chami (FCPE), ainsi que Marcos Malavia de la Compagnie Sourous